Cas clinique Maladie de Crohn colique – juin 2025-Emmanuel Lagier

Maladie de Crohn colique (avec ileïte modérée)

 

  • Patient 48 ans, diarrhée chronique depuis 6 mois, douleurs abdominales perte de 3 kg.
  • tabac 30 PA , alcool 3 l de bierre par jour
  • Antécédent familial de cancer colique chez sa mère, coloscopie 2021 polype festonné sessile
  • Biologie: 15200 GB CRP 58

Images échographiques et leur correspondance endoscopique (la coloscopie est faite 15 jours plus tard)

 

  • Sigmoide: alternance de plages où la paroi a une épaisseur quasi normale (3 mm) avec structure en couches conservée et de plages inflammées avec localement  un épaississement important (8 mm) avec destructions des couches, une hyperactivité doppler, et une importante infiltration de la graisse périphérique. En endoscopie on voit une muqueuse  sigmoidienne quasi normale avec focalement des ulcérations creusantes qui correspondent aux images échographiques

  

  • Colon gauche : lésions échographiques plus sévères avec toujours une répartition discontinue (plage normale ou respect des couches puis plages étendues avec destruction des couches et épaississement plus important) asymétrique (paroi antérieure plus inflammée que la paroi postérieure) cet aspect évoque typiquement une maladie de Crohn colique. En endoscopie lésions ulcérées discontinues plus sévères que dans le sigmoïde, là encore les images échographiques sont fidèles à l’endoscopique.

 

  • Transverse: à gauche les lésions sont plus sévères avec une plage avec disparition totale des couches, circonférentielle, très épaissie (7,5 mm), lumière diminuée en permanence, graisse très infiltrée et une activité doppler intense. En endoscopie la lumière est rétrécie, on voit une atteinte circonférentielle avec des ulcérations profondes on ne voit que l’orifice d’entrée des ulcères. A droite, lésions sévères trans-murales mais plus discontinues, épaississement moins important (4,5 mm), lumière plus large, cela correspond à ce qu’on voit en endoscopie avec en plus l’évaluation complète de la paroi colique dans toute son épaisseur ainsi que les modifications autour du colon.

 

  • Colon droit en coupe longitudinale, paroi très épaissie (8 mm) irrégulière, asymétrique,  mais structure en couches plus conservée, avec gros épaississement de la sous muqueuse hyper-échogène, disparition focale de la structure en couches qui là encore correspond à des ulcères creusants. Grosses adénopathies locorégionales au dessus de l’iléon.

 

  • Iléon épaissi irrégulier et infiltration de la graisse, et doppler, mais pas ou peu de destruction de la structure en couches. En endoscopie les images correspondent l’iléon est inflammé mais présente uniquement des érosions

Films échographiques

 

  • Film du sigmoïde et colon gauche

 

  • Film du colon transverse droit et gauche

 

  • Film du colon droit et du caecum

 

  • Film de l’iléon

Conclusion

L’échographie a donc dès la première consultation révèlé une pancolite, asymétrique, discontinue, très inflammatoire par endroit (graisse très infiltrée, gros ganglion) évocatrice d’emblée d’une colite type maladie de Crohn prédominant au colon (elle écarte à priori les autres diagnostics possibles  de cancer colorectal (les antécédents familiaux pouvaient le faire évoquer), pour lequel on aurait des modifications focalisées, ou de pancréatite chronique (alcool-tabac). Le scanner est dans ce cas inutile car n’amènera rien de plus, ainsi dès la première consultation et l’échographie le diagnostic est probable et on peut orienter la prise en charge du patient. 

De plus l’échographie montre bien les différentes portions du colon et leur caractéristiques.

La coloscopie est indispensable pour confirmer le diagnostic et faire des biopsies. 

L’échographie  utile au diagnostic initial, permettra de mesurer la réponse aux traitements par la diminution de l’épaississement, de l’infiltration de la graisse, des ganglions (il faut savoir attendre au moins 8  semaines) 

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Emmanuel Lagier

Emmanuel Lagier